“Farhana”, la cheikha des militants au Sinaï

Nevine Ahmed Dimanche 28 Mars 2021-14:37:52 Dossier
“Farhana”, la cheikha des militants au Sinaï
“Farhana”, la cheikha des militants au Sinaï

Farhana Hussein Abou Riache a été récemment honorée par le Président Abdel Fattah, lors de la cérémonie célébrant la Femme égyptienne à l’occasion de la Fête des Mères. Militante par excellence, hajja Farhana raconte son histoire d’héroïsme qu’elle préfère appeler “Une histoire pour l’amour de la patrie”.

 

Dans son appartement située au quartier “Al-Salam” à l’Est de la ville d’Al-Ariche (Nord-Sinaï), hajja Farhana est assise sur un petit canapé, le dos contre le mur, au-dessus duquel elle a accroché le certificat d’honneur que le Président Al-Sissi lui a récemment décerné. Très fière, la cheffe des militants au Sinaï raconte son histoire, se rappelant ses journées au désert sinaïtique.

Hajja Farhana se déplaçait d’un lieu à un autre sous le couvert du commerce des textiles. La vérité est que cette noble militante transférait et livrait les messages des militants, du coeur du Sinaï aux commandants au Caire. Elle était habile à percevoir les détails, à esquisser dans son esprit tout ce qu’elle voyait, pour ensuite les transmettre aux responsables.

“Je suis très fière de cet honneur que je viens de recevoir”, dit hajja Farhana. “C’est un insigne non seulement pour moi, mais aussi pour tous les habitants du Sinaï et pour tous ses jeunes”, affirme-t-elle, surtout que c’est la première fois, dans sa vie, qu’elle reçoit un certificat d’honneur à ce niveau.

Hajja Farhana se rappelle qu’elle a commencé à travailler au service de la patrie avec des héros du Sinaï. Elle mémorisait donc les différents déplacements de l’ennemi et ses mécanismes, pour les transmettre ensuite aux commandants et les informer des détails qu’elle avait vus. Hajja Farhana dessinait surtout ce qu’elle voyait, parce qu’elle ne sait ni lire ni écrire. “Un salut d’Oum Dawoud à mes aïeuls dans les territoires occupés”, un message que hajja Farhana envoyait, sur les ondes de radio, sur la chaîne “Sawt Al-Arab” (La voix des Arabes). C’était notamment un code des militants, pour rassurer les responsables et les militants qu’elle est rentrée saine et sauve. Les militants se félicitaient du succès de leur opération et donc d’avoir tracé une nouvelle page d’héroïsme.

D’après les détails inclus dans le communiqué de sa mise à l'honneur, hajja Farhana ou “Oum Dawoud” comme l'appellent les militants, a commencé sa lutte contre l’occupant israélien, juste après le revers de 1967. Elle travaillait pour le Service des renseignements, comme tous les Sinaïtiques, en temps de guerre. Elle a été chargée par les autorités d'observer et de scruter les déplacements des forces israéliennes, sous couvert de son travail de commerce de tissus. Elle se rappelle qu’elle comptait le nombre de chars et de soldats de l’occupant et qu’elle mémorisait les symboles sur les véhicules de l’ennemi et les dessinait ensuite aux officiers des services secrets à Suez.

Militante par excellence, hajja Farhana a bien joué son rôle patriotique, symbolisant ainsi les efforts que déployaient des femmes du Sinaï depuis la guerre d'épuisement et jusqu’à la victoire du Six Octobre en 1973.

Elle a été honorée par l’ancien Président Sadate, et a reçu l’insigne d’honneur de 1ère classe pour son héroïsme en temps de guerre et pour avoir soutenu les Forces armées dans la guerre d’Octobre.

Hajja Farhana s’est mariée dans son village à Cheikh Zowayed et eu trois enfants, fiers de leur mère fidèle à la nation et qui est une très grande patriote, et affirment qu’elle n’a jamais oublié son rôle héroïque de militante au Sinaï. 


 

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